Air Force Sram
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 [BG] Une nuit d'insomnie...

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Atharaxya
Batofu
Batofu
Atharaxya


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Habitat : Où le vent me porte
Classe : Sacrieuse
Date d'inscription : 22/03/2009

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MessageSujet: [BG] Une nuit d'insomnie...   [BG] Une nuit d'insomnie... EmptyDim 26 Avr - 17:40

Atharaxya ouvrit une nouvelle fois les yeux. Cela faisait plusieurs heures qu’elle cherchait le sommeil en vain. En revanche, Samus, blottie contre elle, dormait à poings fermés, et, à en juger par son sourire, rêvait sûrement de son prochain massacre d’êtres de petite taille, qu’ils soient adeptes de Xelor ou d’Eniripsa. La jeune Sacrieuse caressa tendrement la chevelure de feu de sa compagne, posa un baiser sur son front et quitta la couche sans un bruit. La iopette se retourna en poussant un grognement et retomba dans ses songes. Atha se dirigea le plus discrètement possible vers l’escalier, malgré le parquet dont chaque latte émettait une complainte au moindre de contact avec quelconque objet plus lourd qu’une plume de tofu.

Va falloir que j’apprenne à marcher sur les murs moi… pensa-t-elle.

Arrivée enfin à l’étage inférieur, elle se dirigea vers l’âtre et raviva les flammes. Elle s’assit sur le tapis devant la cheminée et son regard se perdit dans la contemplation du vide. La nuit était calme, et on n’entendait que le craquettement des branches dans le feu, derniers râles des restes d’Abraknydes avant de sombrer dans l’oubli et les cendres. Observant les flammes dans leur ballet éphémère, Atharaxya retourna des années en arrière et passa en revue les événements marquants de sa courte vie. Le sort n’avait pas toujours été clément avec elle, mais elle ne s’en plaignait pas. D’autres avaient vécu bien pire. Mais au final, intégrer Air Force Sram était probablement une des meilleures choses qui lui soient arrivé.

Dans un arbre voisin, une chouette poussa un cri strident qui tira la jeune femme de sa rêverie. Visiblement une famille de sousouris venait de perdre un membre. Comme directement lié au hululement, le vent se leva d’un coup et s’engouffra dans la fenêtre entrebâillée de l’aéroport, faisant vaciller le feu et frissonner Atharaxya. Elle se leva et rabattit le volet.

Encore un qui était trop pressé d’aller au lit et qui a oublié de fermer les volets… songea-t-elle.

Après quelques instants, elle retourna s’asseoir en tailleur devant la cheminée et dirigea son regard vers un coin de la pièce. N’importe quel être normalement constitué, et par là même dépourvu de nyctalopie, aurait été incapable de percevoir ce qui se trouvait dans cette pénombre.

Tuin, sors de là, j’ai besoin de toi… Allez viens, n’aie pas peur, j’vais pas te faire de mal…

Le petit chélonien s’approcha aussi vite que sa corpulence et sa nature le lui permettaient, traînant derrière lui le sac que sa maîtresse portait habituellement en bandoulière. Cette dernière le gratifia d’un poisson chaton et d’une gratouille sous le menton, les deux péchés mignons de la créature. La jeune Sacrieuse farfouilla ensuite dans son sac en en sortit un parchemin légèrement défraîchi, une plume de Kwak anormalement bien conservée compte tenu du désordre qui semblait régner dans les affaires de la jeune femme, et un flacon « d’encre » grenat. Avant que l’innocente créature ne se rende compte de quoi que ce soit, Atharaxya l’empoigna, la bascula sur le dos et la cala entre ses jambes, lui empêchant toute tentative d’évasion. Elle posa le parchemin sur la carapace de la tortue, déboucha son flacon, trempa sa plume dans l’encre et entreprit d’écrire.

Chère Samus,

Etant donné que le grand jour approche, j’estime que tu dois en savoir un peu plus sur moi, sur qui je suis. Je pourrais tout aussi bien te le dire en face, mais parler de mon passé n’est pas toujours facile, et je ne veux pas que tu me voies dans un moment de faiblesse.
Commençons par le début. D’où je viens, je ne le sais pas vraiment moi-même. Aezyrkael, mon parrain, m’a raconté qu’il m’avait découverte dans un panier sur une berge de la rivière Kawaï lors d’une partie de pêche. Il en a déduit que j’étais probablement née non loin du temple Sacrieur et qu’on avait ensuite déposé le panier sur l’eau, et le courant avait fait le reste. Mais rien de tout cela n’est sûr. Quoiqu’il en soit, il m’a emmenée au temple Eniripsa, où vivaient sa sœur, Elfythalia, prêtresse d’Eniripsa, et son mari disciple de Crâ, Endylius. Le couple avait déjà deux enfants, Zahikel et Englael, et avait adopté une petite Sadida, Kaltyra, mais ils m’ont recueillie avec plaisir. Ils m’ont appelée Atharaxya parce que j’étais extrêmement calme et restais souvent prostrée dans mon coin. C’est un nom qui peut sembler étrange, mais au fond je m’y suis attachée, et il décrit assez bien mon attitude (prendre les coups sans broncher, enfin si on peut dire…). Ignorant qui étaient mes vrais parents, le doute a longtemps plané sur la voie que j’emprunterai… Jusqu’au jour où j’ai commencé à éventrer les poupées de Kaltyra uniquement pour que ses ronces entourent mon corps et fassent couler mon sang. Les adultes ont alors compris que je vénérerai Sacrieur tout au long de mon existence. Englael, Eniripsa de son état, ne supportant pas que des gens se fassent délibérément mal, tenta en vain de me remettre dans le droit chemin et me suivait comme mon ombre, à l’affût du moindre bobo. Etant de loin mon aîné, il m’a accompagnée dans mes premiers combats contre des araknes, puis des tofus, puis des bouftous, et ainsi de suite. Il était tellement attentionné, prévoyant et surtout patient avec moi (n’importe qui aurait jeté l’éponge en me voyant sans arrêt foncer tête baissée dans les combats, sans réfléchir à si je pourrais avoir mal… ou justement, faisant tout pour avoir mal), nous sommes devenus très proches. Il a même tenté de m’initier à la sculpture des baguettes, mais je transformais systématiquement les bouts de bois en épées tranchantes. A croire que je n’étais vraiment pas faite pour ce métier. Mais il restait toujours calme, jamais un mot plus haut que l’autre... A vrai dire je me demande si je n’ai pas été amoureuse de lui à une époque… Kalty pour sa part détestait le combat de corps à corps, préférant de loin se battre à distance… C’est probablement pour cette raison qu’on ne s’est jamais vraiment bien entendu.
J’ai donc grandi dans cette espèce de cocon familial, protégée du monde extérieur et de sa sauvagerie. Mais il faut bien prendre son envol un jour ou l’autre, alors j’ai pris mon sac, Tuin, et je suis partie sur les routes. J’ai continué à forger des épées (pourquoi des épées ? pour le risque permanent de se faire des entailles quand on les manipule…), ce qui m’a permis de dormir régulièrement dans des auberges, à l’abris de la pluie et du froid. Malheureusement j’ai bien vite constaté, à mes dépens, que les auberges manquaient atrocement de place, et que les kamas ne suffisaient pas à m’assurer une nuit paisible et seule. J’ai donc dû partager ma couche avec de nombreuses personnes mais que veux-tu, on ne peut rien contre la surpopulation en Amakna…


La jeune femme posa sa plume et dirigea à nouveau le regard vers le feu, qui avait peu à peu cédé la place à des braises rougeoyantes. Tuin, pensant son calvaire terminé, tenta de se dégager de l’étau dans lequel il était enserré depuis longtemps, trop longtemps à son goût. A son grand étonnement, il y parvint sans peine. A nouveau perdue dans ses pensées, Atharaxya ne se rendait compte de rien, et la bête fila aussi vit qu’elle put. La jeune femme était retournée dans le passé, une fois de plus, mais pas dans les années les plus roses qu’elle ait vécu. Son regard s’assombrit soudain et une larme perla sur sa joue. Machinalement, elle posa sa main sur son ventre. Ses doigts parcoururent le réseau formé par les centaines de cicatrices que les combats avaient laissé sur sa peau d’albâtre et s’arrêtèrent sur une, plus profonde mais visiblement plus ancienne. La jeune femme secoua la tête, comme si elle essayait de se débarrasser d’idées ou d’images qui la hantaient. Etait-il bien nécessaire de parler de cette partie sombre de sa vie ? Après tout, ne tentait-elle pas de l’effacer de sa mémoire ? Non, elle s’était juré d’être honnête avec Samus, elle devait lui dire toute la vérité. Elle reprit sa plume et s’aperçut que Tuin avait profité de son absence mentale pour filer. Elle sourit et posa le parchemin à plat sur le sol et poursuivit son épître.

M’étant lassée d’Amakna, j’ai décidé de tenter ma chance à Bonta. M’assurant que j’avais assez de vivres pour tout le voyage, je suis partie un matin et ai marché autant que mes jambes le pouvaient, bravant les intempéries et la nuit, portant parfois Tuin (le pauvre se fatiguait plus vite que moi). Je ne saurais dire combien de jours a duré ce voyage, mais il m’a semblé interminable. Et au crépuscule, je l’ai enfin aperçue : la silhouette de Bonta, terre d’asile et peut-être de nouveau départ pour moi. Epuisée, je me suis arrêtée à la première taverne qui s’offrait à moi et me suis effondrée sur le lit que le tenancier accepta de me louer. Quand je suis descendue de ma chambre quelques jours après, un jeune Féca m’a interpellée. Je ne saurais pas vraiment te dire ce qu’on a pu se dire mais…

En réalité, tout était parfaitement clair dans l’esprit de la Sacrieuse. Le jeune homme était présent lorsqu’elle était arrivée quelques jours auparavant, plus morte que vivante. Frappé par sa beauté, Tanthalas, tel était son nom, avait tenu à payer lui-même le séjour de la jeune femme à l’auberge, et avait veillé à ce qu’elle soit seule dans la chambre. Ils avaient longuement discuté et s’étaient découvert des tas de points communs. Apprenant qu’elle était nouvelle dans la ville, il insista pour l’accompagner dans ses pérégrination, la guider vers les meilleures échoppes et l’aider à s’installer. Prétextant qu’une jeune femme aussi belle qu’elle ne pouvait rester seule, il jura de la protéger envers et contre tous. Ils devinrent très proches et un soir…
Atharaxya prit une profonde inspiration et recommença à écrire.


De fil en aiguille nous sommes devenus très proches. Il me changeait vraiment des pécores que j’avais pu croiser en Amakna auparavant. Et un soir, ayant bu plus que de raison, nous nous sommes retrouvés dans le même lit. Pas besoin de te faire un dessin pour t’expliquer ce qui a pu se passer… Toujours est-il que durant cette unique nuit, un enfant a été conçu. J’ai tâché de le lui cacher autant que possible, et son départ pour Sufokia a pas mal facilité les choses. Déjà qu’il avait tendance à trop me protéger (mais je ne pouvais pas lutter contre sa nature de Féca), mais s’il l’avait su, il m’aurait probablement étouffée… Au sens figuré du terme, bien entendu ! Bref… La grossesse s’est déroulée dans trop de souci, à vrai dire je n’ai pas vu le temps passer. J’étais, comme d’habitude, en train de forger des épées quand le petit monstre a décidé de pointer le bout de son nez. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu, et il a fallu qu’on me taillade le ventre avec une lame chauffée à blanc pour l’en extirper (il me semble avoir entendu parler d’un certain Zaryel à ce moment là, ce qui m’étonne étant donné que je ne le connaissais pas encore… mais l’eniripsa qui était à l’atelier à ce moment là n’arrêtait pas de crier « C’est Zaryel, c’est Zaryel, vite ! »). Après des minutes de douleur qui m’ont paru interminables, le petit être a poussé son premier cri. La diseuse de bonne aventure du quartier des bijoutiers ne s’était pas trompée, c’était un garçon. Il m’a fallu quelques instants pour oublier ma douleur et prendre conscience de la réalité : j’étais maman. Je n’étais désormais plus seule et ne le serai plus jamais. Du moins c’est ce que je pensais…
Quelques jours après, épuisée par une dure journée de travail et pas tout à fait remise encore de l’accouchement, je me suis effondrée sur mon lit et me suis endormie comme une souche, tenant comme d’habitude mon fils dans mes bras. Et quand je me suis réveillée, il n’était plus là. J’ai d’abord pensé que la femme du tavernier l’avait pris pour s’en occuper, comme elle le faisait parfois. Mais quand je me suis levée, j’ai vu un parchemin placardé sur la porte.


La jeune Sacrieuse marqua une nouvelle pause. Elle se souvenait parfaitement de ce qui était écrit sur ce parchemin.
Je suis venu reprendre ce qui m’appartient. Cet enfant ne mérite pas de rester entre les mains d’une catin menteuse et manipulatrice. Tanthalas

Les nouvelles allaient apparemment vite dans le monde des Douze, et il avait envoyé un Sram de son armée pour faire le sale boulot. Après tout, il restait un disciple de Féca, lâche de nature… A partir de ce jour j’ai quitté Bonta et me suis plongée corps et âme dans le travail et le massacre d’innocentes créatures peuplant la plage d’Otomaï. J’espérais naïvement pouvoir oublier tout cela et recommencer un jour à vivre, mais la cicatrice qu’a laissé la naissance d’Ermysthael sur mon ventre me rappelle toujours cet échec, le plus grand regret de ma vie. La disparition du petit a fait mourir une partie de moi, et ce vide me poursuit depuis bientôt cinq ans. J’ai renoncé à l’idée de le retrouver ; son père doit le cacher quelque part, a probablement changé son nom et dissimulé toute espèce de ressemblance avec moi… Il est définitivement perdu…
Pour éviter de revivre ce genre de drame, je me suis juré de ne plus jamais m’attacher à qui que ce soit, de m’enfermer dans une carapace d’indifférence face au monde qui m’entoure… Mais on ne peut pas toujours tout maîtriser, tu as débarqué dans ma vie et tout chamboulé. Tu m’as permis d’y croire à nouveau, et pour ça je t’en remercie.


Atharaxya se redressa dans un craquement de vertèbres. Il ne restait quasiment plus de place sur le parchemin, et la fatigue commençait à s’emparer d’elle. Il était temps de mettre fin à cette lettre. Rassuré de constater que sa maîtresse avait trouvé un nouveau sous-main, Tuin était revenu sur ses pas et s’était endormi, lové contre elle.

Voilà un peu l’histoire de ma vie. Je ne sais pas d’où je viens ni où je vais, mais j’espère parcourir un long chemin avec toi.

Affectueusement,

Atha



Ayant enfoui la plume et le flacon dans son sac, la jeune Sacrieuse s’allongea sur le tapis et s’endormit enfin, serrant Tuin contre elle. Dans son envie de se confier, elle avait visiblement omis un détail important : Samus serait bien incapable de lire un aussi long texte…
Dehors, le vent s’était calmé et le manteau sombre de la nuit laissait peu à peu la place aux couleurs rosées de l’aube…
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