Vent

Un vent.
Sais-je qui je suis ?
A travers la plaine, soufflant, il me réveille.
Dans ces lueurs nocturnes j'ouvre les yeux.
A mon soupir seuls répondent les astres.
A ma main réagit l'herbe, se pliant
Reprenant forme.
S'asseyant, j'observe cette colline
M'abritant pour cette nuit

Depuis quand n'étais-je pas venu ?
Avec qui ?
Seul toujours ... Et le temps ne se compte pas pour ces moments.

Sais-je qui je suis ?
Le vent et l'herbe me murmurent ...

Et je ne sais qu'une chose
Je ne veux pas savoir

Vent d'hiver


Le vent dans la plaine apporte l'odeur
D'une lointaine forêt d'hêtres et de frènes
Odeur de verdure et de fraicheur.


Le vent apporte les dernières feuilles
D'un arbre ayant bien assez vécu
Pour comprendre les coups de haches reçus.


Le vent apporte l'odeur d'un feu de bois
Destiné à réchauffer ces nuits
Dans leur fraicheur nouvelle.


Le vent apporte les premiers flocons
Transformant la belle plaine verte
En un désert de neige et de gel.


Le vent m'apporte toutes les nouvelles
D'un hiver prenant tout
Sauf l'espoir d'un renouveau

(un sonnet, pour changer)

La paix, les esprits l'ont oublié dans cette guerre
Dans les anciens bois sacrés règne la souffrance.
Les guerriers, animés par leur soif de vengeance,
Détruisent les armées ainsi que vies et terres.


Des dieux bien différents amènent au combat
De pauvres êtres à peine sorti de l'innocence
Qui ne demandent qu'a respecter leurs croyances
Pour se retrouver face au Lièvre ou au Rat ...


Solitaire devient alors le plus ouvert
Devant le massacre de ceux qu'il a aimé
Se transformant toujours en combattants hors pair.


Quand se finissent enfin les combats et cris
Le jour montre une terre toujours plus ruinée
Aux survivants priant le repos des esprits.

Ce rêve, l'étrange espoir
Des esprits pour le repos.
Pour une paix impossible
A des âmes perpétuellement agitées.


L'illusion créée par une croyance,
Suivie aveuglément par ceux
Qui n'ont jamais appris à mentir,
Mène à une guerre sans fin, sans raison.


Les pions montent sur l'échiquier
Pendant que leurs maîtres préparent leur fin
Dans un duel où tous sont impliqués sans le savoir,
Sans le vouloir.


Les maîtres de ce jeu mortel
Envoient de pauvres êtres
Hors du refuge qu'est l'innocence
Pour un plaisir tout personnel


Mais seuls les rêves des pions importent
Car ces seuls rêves montrent encore
Une vérité et la pureté
Des êtres morts dans un destin qu'il n'ont put affronter.

Dans son château, il connait la paix
La paix pour une vie tranquille
Sans risque et sans soucis
Et rester enfermé, pour la sécurité de sa vie.

Dehors, brulent les campagnes.
Y mènent certains une vie aventureuse,
Une vie de risques, une vie de liberté.
Où le choix de son chemin est un choix de tous les jours.

Ce château servait de refuge.
Refuge pour la vie au premier,
Refuge pour la nuit au second.
Dans un château où rien ne change.

Le premier frère vit enfermé dans son palais
A étudier, à lire, à se préparer
Pour un départ qui ne viendra jamais.

le second frère vit sur les chemins
A apprendre la vie, à apprendre à survivre.
Pour rester en vie dans un monde de liberté


Leur rencontre se fit en silence
L'un inconnu des changements
Dans son château, dans sa prison
Mourant seul dans l'oubli.
L'autre transformé par les épreuves rencontrées
En chemin, dans la vie.
Lui donnant souvenirs et bonheur pour le restant de ses jours.